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Switch 2 : le teardown d’iFixit révèle de nombreux défis en matière de réparabilité | vidéo

Par Pierre Moutoucou , le 10 juin 2025 à 15:59 , mis à jour le 10 juin 2025 - 8 minutes de lecture
Switch 2 : le teardown d'iFixit révèle de nombreux défis en matière de réparabilité | vidéo
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La sortie de la Nintendo Switch 2 en 2025 a suscité de nombreuses attentes, notamment en matière de réparabilité. Cependant, le dernier teardown réalisé par iFixit révèle une console aussi difficile à réparer que ses prédécesseurs. Entre composants soudés, batterie collée et une conception qui complexifie toute intervention, la nouvelle génération de Nintendo semble privilégier la part du secret et de la durabilité commerciale au détriment de l’accessibilité aux réparateurs amateurs comme professionnels. Ce constat intervient dans un contexte où d’autres constructeurs comme Sony, Microsoft, ou même Logitech, ont commencé à intégrer des éléments facilitant la réparation. Quelles sont donc les véritables limites de cette stratégie, et comment cela impacte-t-il la relation entre Nintendo, ses utilisateurs et les services de réparation tiers ?

Les Joy-Con de la Switch 2 : innovations et problèmes récurrents

Les Joy-Con occupent une place centrale dans le processus de réparation. Sur la Switch 2, Nintendo a décidé de présenter un redesign complet, avec une réincarnation des fameux sticks. La firme nippone a affirmé avoir modifié la conception à partir de zéro pour réduire le drift, un problème qui a hanté toutes les générations antérieures. Elle a opté pour une connexion magnétique, évitant ainsi en partie les anciens capteurs à effet Hall. Pourtant, dans la pratique, la réalité est moins optimiste.

Le teardown d’iFixit confirme que la nouvelle version des Joy-Con repose toujours sur des potentiomètres pour lire le positionnement des sticks. Leur usure demeure donc inévitable avec le temps, comme sur les modèles précédents. Le problème, c’est que ces composants sont difficiles à réparer ou à remplacer. Leur fixation, initialement pensée pour simplifier leur accès, se révèle plus complexe en raison de plusieurs vis cachées et d’un assemblage dense. La fragilité accrue de ces éléments pose la question : Nintendo veut-elle vraiment rendre la réparation accessible à tous ?

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Les joueurs, habitués à des incidents de drift ou à des chutes accidentelles, risquent de se retrouver face à des réparations longues, voire coûteuses. La conception centrée sur l’intégration fixe des composants limite considérablement la réparabilité, confirmant ainsi que Nintendo priorise la fabrication de consoles durables pour le marché de masse plutôt que la facilité de réparation. Des alternatives comme la réparation par des tiers comme iFixit ou LogiFix deviennent alors un vrai défi. La tendance globale dans l’industrie gaming paraît cependant aller en faveur d’un accès plus simple aux composants réparables, ce qui ne semble pas être le cas ici.

Une ergonomie et une conception complicant la réparation

Une ergonomie et une conception complicant la réparation

En ouvrant la Switch 2, tout de suite, la difficulté à accéder aux composants clés ressort. La première étape paraît simple : retirer quelques vis. Cependant, une inspection minutieuse montre d’autres vis dissimulées sous des autocollants ou protégées par une colle forte. La majorité des éléments internes est enfermée dans un plastique renforcé, souvent collé. Cela ralentit considérablement toute intervention rapide.

Plus troublant encore, la batterie est totalement collée au châssis. La méthode préconisée par iFixit consiste à utiliser un alcool isopropylique en quantité importante, couplé à une certaine patience pour décoller la batterie sans la détruire. La difficulté est accrue par le fait que la batterie, d’une capacité non modulable sur ce modèle, doit être manipulée avec précaution pour éviter tout court-circuit ou défaillance. La conception empêche également une dépose aisée du caddy sous la batterie, la rendant encore plus compliquée que pour d’autres consoles du marché.

En termes d’accessibilité, les composants tels que le port USB-C, le micro, ou la ventilation sont aux antipodes de la facilité de réparation. Certains éléments, comme la ventilation ou l’audio, restent toutefois modulaires, ce qui est une bonne nouvelle pour l’entretien ou le remplacement. Mais globalement, la majorité des composants essentiels sont soudés ou fixés de façon à décourager toute manipulation DIY. La stratégie semble alors orientée vers la durabilité plutôt que la réparabilité.

Le verdict d’iFixit : une console peu réparables malgré ses atouts techniques

Le teardown de la Nintendo Switch 2 par iFixit ne laisse aucune place au doute. La console obtient une note de seulement 3/10 en réparabilité, un score qui marque la continuité avec le passé. La batterie incollée, la carte mère difficile d’accès, et la multitude de vis cachées peint une image d’un appareil conçu pour durer, mais pas pour être réparé facilement.

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Ce faible score traduit aussi une stratégie de la part de Nintendo, qui semble vouloir limiter l’intervention des réparateurs indépendants. La société mise sur une conception robuste, certes, mais au prix d’une accessibilité réduite pour les utilisateurs. La question se pose alors : cette approche est-elle réellement bénéfique pour la longévité de la console, ou précipite-t-elle un marché parallèle de réparation clandestine ou coûteuse ?

Les avantages, tels que la modularité limitée du haut-parleur, du microphone ou de la ventilation, ne suffisent pas à contrebalancer la complexité globale. Les réparations liées à la batterie ou aux composants soudés nécessitent des compétences, des outils sophistiqués et un savoir-faire que peu possèdent. Cela rappelle également qu’un entretien régulier, plus qu’une réparation, sera souvent la seule option pour prolonger la vie de la console dans de bonnes conditions.

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Les enjeux de réparabilité dans l’industrie du jeu vidéo à l’heure de la Switch 2

Les enjeux de réparabilité dans l’industrie du jeu vidéo à l’heure de la Switch 2

La dernière analyse d’iFixit s’inscrit dans un contexte où la réparation devient un enjeu majeur pour les consommateurs comme pour les fabricants. D’un côté, la tendance à concevoir des consoles moins réparables limite la durée de vie pratique. De l’autre, la montée en puissance des services de réparation tiers tels que ceux proposés par iFixit ou encore UbreakiFix montre une demande croissante pour une réparation accessible et abordable.

Ce paradoxe soulève une nécessité de réajustement dans la stratégie des grands constructeurs. Sony, Microsoft, ou Asus ont commencé à intégrer des éléments modulaires visant à réduire la complexité de réparation. La tendance va vers une politique où la réparabilité devient un argument commercial, favorisant la fidélisation et le respect de l’environnement. Dans cette optique, Nintendo, par contraste, semble suivre une voie différente. La conception rigide de la Switch 2 pourrait inciter à une réparation coûteuse ou à une élimination prématurée des appareils obsolètes.

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Ce choix a aussi un impact évident sur la perception client. La question de la réparabilité devient un critère central lors de l’achat, surtout dans une société où la durabilité et l’écoresponsabilité prennent de plus en plus d’ampleur. La tendance des grandes marques de jeux vidéo et d’électronique en général semble aller à l’encontre de cette vision. La future réglementation, en 2025, pourrait imposer davantage de transparence sur la réparabilité, renforçant la pression sur Nintendo et tous les acteurs du secteur.

Des alternatives et perspectives pour un marché plus ouvert

Face à la faible réparabilité de la Switch 2, plusieurs options s’offrent aux consommateurs. La réparation par des tiers spécialisés ou la customisation deviennent des recours courants. Des acteurs comme Logitech, Razer, ou Corsair proposent désormais des outils, accessoires et solutions permettant de prolonger la durée de vie des consoles et manettes. Ces entreprises investissent dans des composants modulaires, facilitant leur remplacement sans trop de risques. Elles symbolisent un mouvement vers une industrie où la réparabilité, même si elle n’est pas encore intégrée par tous, commence à prendre une place centrale.

Une autre voie consiste à encourager la réparation “do-it-yourself”. Certains sites proposent des kits, des tutoriels, ou des pièces détachées pour intervenir soi-même. Toutefois, la complexité de la Switch 2 et la nécessité d’outils spécifiques limitent cette démarche. La tendance va donc vers une réglementation plus stricte, pouvant imposer le respect de standards de réparation, comme cela commence à être le cas dans certains pays européens.

Les futures innovations technologiques pourraient également améliorer la réparabilité des consoles. L’intégration de composants facilement remplaçables ou la mise en place de quartiers de réparation dans les centres commerciaux deviennent envisageables. En parallèle, la pression exercée par la société civile et les associations de défense du consommateur pousse les fabricants à revoir leurs pratiques. Le futur de la réparation des consoles passe-t-il par un changement de paradigme ?

Pierre Moutoucou

Pierre Moutoucou

Salut! Je m'appelle Pierre et j'ai 32 ans. Je suis un passionné de jeux vidéo, notamment de Pokémon et de Nintendo. Les consoles de jeux n'ont aucun secret pour moi. Bienvenue sur mon site web!

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