Le phénomène Palworld traverse une période de mutation forcée. Sous la pression juridique implacable de Nintendo, le studio Pocketpair est contraint de démanteler pièce par pièce les mécaniques qui ont fait le succès viral de son jeu. Une bataille emblématique où le géant japonais démontre une nouvelle fois sa maîtrise des stratégies juridiques pour protéger son empire créatif.

Les mécaniques emblématiques sacrifiées sur l’autel juridique

Le patch v0.3.11 de novembre 2024 a marqué un tournant : la suppression des fameuses « balles amies », trop proches des Poké Balls. Les joueurs doivent désormais composer avec un système d’invocation statique bien moins immersif. Un changement qui rappelle étrangement les ajustements forcés subis par d’autres titres ayant froissé Nintendo par le passé.

Une stratégie juridique millimétrée

Nintendo a déposé ses brevets après la sortie de Palworld, une manœuvre habile qui rappelle ses précédents coups juridiques contre des titres comme Mario Royale ou les clones de Zelda. Les trois brevets concernent :

• La capture de créatures via objet lancé
• Le système de monture interactive
• L’évolution des compagnons

Curieusement, le montant réclamé (62 000€) semble dérisoire comparé aux dommages habituels dans ce genre d’affaires. Preuve que Nintendo vise avant tout à établir un précédent juridique plutôt qu’une compensation financière.

La contre-offensive désespérée de Pocketpair

Le studio tente de prouver que ces mécaniques existaient déjà dans d’autres jeux comme Craftopia ou certains Monster Hunter. Mais face à la machine de guerre juridique nippone, les arguments techniques peinent à convaincre.

Un précédent inquiétant pour l’industrie

Cette affaire pourrait redéfinir les limites du « fair use » dans le jeu vidéo. Si Nintendo l’emporte, qu’adviendra-t-il des :

• Jeux d’exploration inspirés de Metroid
• Plates-formes reprenant des éléments de Donkey Kong
• Simulateurs de vie s’inspirant d’Animal Crossing

L’essence même de Palworld en péril

Ce qui faisait le charme du titre – cette alchimie entre Pokémon et survival craft – se délite progressivement. Les joueurs nostalgiques des premières versions déplorent une expérience de plus en plus aseptisée, à l’image de ce qu’avait subi Kirby‘s Dream Land face aux contrefaçons dans les années 90.

La communauté reste divisée : certains acclament la rigueur créative de Nintendo, d’autres y voient un étouffement de l’innovation. Une chose est sûre – cette bataille juridique écrira un nouveau chapitre dans l’histoire déjà mouvementée de la protection des idées dans le jeu vidéo.

Source: www.frandroid.com